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Du 17 septembre au 5 octobre 2013, du jeudi au samedi, 20h, les mardis et mercredis à 19h et le dimanche 29 septembre 15h
MerQuand la mer...
Salle principale
Auteur et idée originale Esther Beauchemin
Mise en scène et appui dramaturgique Philippe Soldevila
Avec Éloi ArchamBaudoin, Roch Castonguay, Céleste Dubé, Valérie Laroche, Annick Léger et Sylvain Perron

Quelque part sur Terre, un petit village de pêcheurs vit depuis toujours selon d’immuables traditions. Alors que tous accueillent la nouvelle année avec l’espoir de voir enfin arriver le progrès dans leur collectivité, une lente et inexorable transformation s’opère : un fils cadet s’oppose à son père, une épouse refuse de se couper les cheveux comme l’exige la coutume… Même la mer ne tient plus ses promesses.

Inspirée par les évènements reliés à la disparition progressive de la mer d’Aral, Quand la mer... raconte le drame passé et à venir de plusieurs communautés de notre planète, confrontées à la transformation du monde qui les entoure.


Conseillère artistique Geneviève Pineault
Assistance à la mise en scène Mélanie Primeau
Scénographie Christian Fontaine
Environnement sonore Pascal Robitaille
Costumes et accessoires Marianne Thériault
Éclairages Guillaume Hoüet
Direction artistique Esther Beauchemin, Geneviève Pineault et Philippe Soldevila

Une production Théâtre Sortie de Secours, Théâtre de la Vieille 17 et Théâtre du Nouvel-Ontario.


Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie : 418-529-2183

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 Critique
Critique

par Francis Bernier

La nouvelle saison du Théâtre Périscope nous réserve plusieurs belles surprises cette année et elle commence plutôt bien avec Quand la mer... de Esther Beauchemin, une création du Théâtre Sortie de Secours (Québec), du Théâtre de la Vieille 17 (Ottawa) et du Théâtre du Nouvel-Ontario (Sudbury). Philippe Soldevila, qui est aussi le directeur artistique du Théâtre Sortie de Secours, en signe la mise en scène.

Quand la mer... raconte l'histoire d'un petit village de pêcheurs qui voit ses traditions et ses croyances mises à l'épreuve lorsque la mer se met soudainement à disparaître peu à peu. Une transformation s'opère alors dans la petite communauté qui se voit confrontée au destin et aux durs choix qu'il implique, car parallèlement à la mer, c'est aussi l'identité des villageois qui s'efface progressivement. Fresque intergénérationnelle sur la résilience d'un peuple face à la disparition de son environnement et de sa culture, Quand la mer... suggère que rien n'échappe au changement et traite de thèmes qui resteront pour toujours universels.

Du point de vue narratif, la pièce s'installe lentement et présente ses différents personnages à travers des tableaux entremêlés de chants et parfois teintés d'humour. Un choeur de vieilles commères, un fils révolté qui ne veut plus obéir à son père, sa femme qui refuse de se couper les cheveux comme le veut la tradition; c'est en tout 14 rôles différents que les six comédiens sur scène se partageront tout au long de la soirée. Un exercice particulièrement bien réussi, d'autant plus que la pièce se déroule sur plusieurs générations, proposant ainsi une très grande diversité de niveaux de jeu aux acteurs. Ceux-ci parviennent d'ailleurs à naviguer entre le drame et les moments comiques du spectacle de façon très juste. Les différents niveaux de langages utilisés enlèvent par contre de la fluidité au rythme et certaines scènes et quelques personnages relèvent presque de la caricature. La mise en scène de Soldevila est efficace et sert bien les mots d'Esther Beauchemin, mais le ton très poétique aurait cependant gagné à être moins présent, ce qui aurait enlevé une certaine lourdeur au propos. La trame musicale, quant à elle, est particulièrement bien réussie et on se surprend même à fredonner quelques bouts de mélodies des chansons de la pièce après la représentation.

Quand la mer…, inspirée des événements entourant l'assèchement de la mer d'Aral en Asie centrale, rappelle que rien n'est immuable et que tout est sujet au changement, même ce que l'on croyait depuis toujours fondamentalement acquis. Dans une allégorie sur l'implacabilité du drame humain et sur les conséquences des bouleversements qu'il engendre, l’auteure a su mettre en mots le calvaire d'un peuple, privé de sa seule source d'espoir et de survie.

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