Du 9 février au 6 mars 2010, salle principale (samedi, 13 février à 15 h)
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Insomnie

Texte : Daniel Brooks en collaboration avec Guillermo L. Verdecchia
Traduction: Maryse Warda
Mise en scène: Michel Nadeau
Assistance à la mise en scène : Simon Lemoine
Avec : Normand Bissonnette, Valérie Laroche, Sophie Martin, Nicola-Frank Vachon

À la suite de la naissance de son premier enfant, John F. ne trouve plus le sommeil, son mariage s’essouffle et son quotidien monotone l’engourdit. C’est alors que son frère William et sa femme Kate débarquent chez lui. Cette arrivée déclenche l’étrange déconstruction de sa vie personnelle, professionnelle et amoureuse. Son état d’insomniaque le fait nager à la surface fragile du rêve et de la réalité. Jalousie, désir, révolte éclatent en lui et le poussent à tout bouleverser. Au bout du compte, quelle aura été la part du cauchemar et de la réalité? « Car si on ne dort pas, peut-on dire qu’on ne rêve pas? »

Le Théâtre Niveau Parking plonge dans l’univers de l’auteur canadien-anglais Daniel Brooks pour nous proposer une comédie grinçante. Le spectateur se trouve entraîné dans une étonnante spirale, au cœur du délire brumeux de l’insomnie de John. 

Texte publié : Brooks, Daniel. Insomnia, Sirocco Press, 1998

Décor : Marie-Renée Bourget Harvey
Costumes : Julie Morel
Musique : Yves Dubois
Lumières : Sonoyo Nishikawa

Lundi-causerie : La trentaine dans tous ses états
lundi, 15 février à 19 h 30 dans le Foyer du théâtre, une causerie animée par Marie-Ginette Guay.
En marge du spectacle Insomnie mettant en scène des personnages de la génération X et Y, nous avons voulu réfléchir sur notre société que l'on dit vieillissante et donner la parole à ceux qui avaient 20 ans en l'an 2000.
Sommes-nous à un carrefour?
Comment se perçoit cette génération? Que pense-t-elle de ceux qui la précèdent?
Quels sont leurs rêves pour eux, pour la société? Quelle importance occupe la vie personnelle dans leurs choix? Comment concilier le travail et la famille? Quel est leur engagement? Faut-il tout changer? Les modèles existants sont-ils accueillants pour cette génération?

Vendredi 26 février 2010
Entrée gratuite - Foyer du théâtre
Une consommation gratuite pour les détenteurs du Passeport 25e anniversaire
Visitons les années 2000 - 2005
Les animateurs de la soirée, Jean-Michel Girouard, Steve Gagnon, Claudiane Ruelland, Joëlle Bond et Marianne Marceau célébreront eux aussi leur 25e anniversaire cette année. Du haut de leurs 25 ans, ils nous feront revisiter l'histoire récente du Théâtre Périscope, les années 2000-2005, les leurs, les nôtres, les vôtres. Amenés à s'interroger sur cette évolution parallèle à la leur, ils questionneront les évènements passés. Où étiez-vous le 1er avril 2003 lors de la première de Lentement la beauté? Que faisiez-vous au matin du 11 septembre 2001, alors que le visage de l’Amérique se transformait?  à quoi pensiez-vous à 15 h 45 le 24 mai 2004, alors qu'eux, rêvaient naïvement de leur futur Théâtre Jésus, Shakespeare et Caroline en mangeant une crème glacée sur la rue St-Jean?

Production Théâtre Niveau Parking
Codiffusion Théâtre Périscope

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183

par Odré Simard

Alors qu’il est tout récemment devenu père, John F. semble perdre les rênes de sa vie. Il n’arrive plus à écrire, il ne dort plus, sa relation avec son épouse Gwen se détériore et l’argent manque au foyer. Ce qui au départ nous apparaît comme une pièce divertissante mais un peu banale sur les problèmes de couple, devient sous nos yeux une valse corrosive qui nous transporte constamment entre réalité et illusion. Au contact de son frère William et de sa femme Kate, l’insomnie de John prend le dessus sur sa vie et tout s’embrouille.

Les croisements entre réalités, rêve et inconscient semblent être des thèmes plutôt récurrents dans le travail du théâtre Niveau Parking. Par exemple, Reconnaissance propose la réflexion que nous serions les fantômes de notre propre vie, incapable de la vivre véritablement. Dans Corps et âme, un personnage s’enfuit dans le virtuel pour y vivre pleinement ses désirs. Avec Lentement la beauté, on retrouve un homme aux prises avec sa conscience et qui se sent prisonnier de la vie qu’il a lui-même construite. Par le biais des divers niveaux de réalité, toutes ces pièces, Insomnie comprise, traitent du sentiment d’être étranger à sa propre vie et de l’immense solitude dans laquelle chaque être humain baigne.

À travers Insomnie, les démons intérieurs prenant toute la place lors des heures nocturnes font soudainement de la vie éveillée leur terrain de jeu. Tout ce qu’on refoule au contact de la société, tous nos sentiments les plus bas, les plus triviaux tels la haine, la peur, la jalousie, se rassemble afin de fêter le caractère faible de l’être humain. L’inconscient devient le maître du jeu et nous sommes en plein rêve - ou cauchemar - éveillé.

Michel Nadeau nous offre une magnifique mise en scène, très léchée, où aucun détail n’est laissé au hasard. Des images frappantes, des atmosphères bien construites et une justesse dans le jeu tout à l’honneur des comédiens. Une très belle complicité est établie entre lumières et musique, conceptualisées par Sonoyo Nishikawa et Yves Dubois. Nous nous balançons entre le monde réel et celui des illusions sans trop pouvoir tirer la ligne entre les deux.

Par contre, un doute persiste à propos de la pertinence d’une scène particulière, qui provoque une forte interruption dans le style installé. John F. nous prend soudainement comme véritable public convoqué à une assemblée afin d’appeler la présence d’un démon. Installé au micro, il prêche pour le changement à travers une rage amère, nous lançant une suite de protocoles à adopter tel qu’abolir les lois, abolir les droits, rechercher le chaos. Un discours long, assez lourd et manquant de subtilité. 

Outre ce moment isolé, Insomnie présente un texte fort avec ce qu’il faut de poésie et de provocation pour nous laisser tout ébranlé après le spectacle.

12-02-2010

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