Du 19 janvier au 13 février 2010, Studio de création Marc-Doré
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L'Étape - Un docu-théâtre multimédia

Texte et mise en scène : Alexandre Fecteau
Mise en scène : Ann-Sophie Archer, Guillaume Boisbriand, Frédérique Bradet, Benoît Cliche, Israël Gamache et Joanie Lehoux

Ce docu-théâtre multimédia vous invite littéralement à prendre place à bord d’une Firefly verte en compagnie de jeunes voyageurs qui font la route 175 reliant Québec et Chicoutimi. À l’avant, le chauffeur, avide de connaître ses passagers, installe un climat propice à la confidence. Les discussions banales à propos des expériences de covoiturage ou des dangers de la route passent rapidement à un degré plus intime, et le spectacle devient une fresque sur la jeunesse, ses amours, ses ambitions et ses rêves. Tout autour de nous, des écrans vidéo recréent le paysage défilant du Parc des Laurentides. À notre tour, nous devenons passagers de cette petite voiture et pouvons en toute intimité entendre ces propos et contempler le paysage.  

Ce premier spectacle d’Alexandre Fecteau a été réalisé à partir de véritables discussions de membres de la compagnie de covoiturage Allo Stop. Il propose aux spectateurs une expérience unique qui dévoile les élans de toute une génération.

Assistance à la mise en scène : Geneviève Dionne
Environnement sonore : François Leclerc
Lumières : Jérôme Huot  
Vidéo : Mario Villeneuve

Le samedi, 13 février 2010 à 15 h

Production Collectif Nous sommes ici
Codiffusion Théâtre Périscope

Théâtre Périscope
2, rue Crémazie Est
Billetterie :418-529-2183

par Yohan Marcotte

L’Étape, c’est, bien sûr, cette halte où l’on peut se restaurer au milieu du Parc des Laurentides, mais c’est aussi ce qui jalonne les différentes phases d’une évolution ; par exemple : les étapes de la vie. L’Étape d’Alexandre Fecteau, présenté par le collectif Nous sommes ici, est une étape dans la vie de cinq passagers qui ont fait la route qui relie Chicoutimi à Québec avec le même chauffeur.

Leurs périples sont sans histoire, excepté celles qui animent les conversations naissantes dans l’habitacle de la voiture de ce huis clos qui devient en quelque sorte un confessionnal mobile. Il s’agit de cinq discussions différentes, ou plutôt cinq dialogues, animés par le conducteur, puisque les passagers ne sont pas du même voyage. Cependant, le texte enchevêtre les conversations autour de thématiques, tels la route, les relations à distances et les projets de vie.

Présentée comme un docu-théâtre, la pièce contient une portion d’information où on décrit brièvement le phénomène du covoiturage organisé. Une réflexion s’installe d’abord à ce sujet. Le propos est basé sur de véritables conversations d’usagers d’Allo-Stop. Le conducteur questionne ses passagers sur les échanges entre les gens que le hasard a mis en présence dans la même voiture pour se rendre d’un point à un autre. Ils racontent les relations, éphémères ou naissantes, issues leurs expériences de covoiturage.

Rapidement, la discussion s’oriente sur le nomadisme actuel et sur ses implications au niveau des relations humaines, les relations amoureuses plus particulièrement. Comment vivons-nous les relations à distance avec les possibilités permises par les technologies nouvelles et par celles moins récentes qui sont déjà bien ancrées dans nos mœurs ? La pièce se veut une véritable fresque de la jeunesse actuelle. Parsemées de moments où la conversation s’arrête pour laisser place aux commentaires du conducteur, qui viennent faire la synthèse des échanges, ces interventions nous font entrer dans des réflexions qui, malheureusement, s’arrêtent un peu rapidement et donnent l’impression que le propos reste en surface. Par contre, les éléments sont réunis pour que le spectateur puisse faire sa propre réflexion.

Les personnages sont très colorés et font sourire, en raison de leur façon de s’exprimer empreinte d’un hyperréalisme rare au théâtre. C’est évidemment dû à l’aspect documentaire de cette production. Par contre, quelques personnages présentent un certain maniérisme qui semble plus grand que nature et qui peut déranger légèrement.

Ce spectacle offre au public une expérience immersive. Sans véritable scène, les sièges occupent tout l’espace de jeu. Un écran panoramique est disposé sur chacun des quatre murs de la salle. On y projette des vidéos du Parc de Laurentides captés à partir d’une voiture sillonnant la route 175. Avec ce dispositif simple et efficace, le spectateur a l’impression que l’espace de représentation est un immense véhicule dans lequel il est monté. Les comédiens s’assoient avec le public pour recréer l’atmosphère d’une conversation d’automobile : orienté dans la même direction, on s’écoute sans regarder le visage de son interlocuteur ; sauf le conducteur qui laisse voir son regard dans son rétroviseur. En quelque sorte, on crée au théâtre une expérience d’intériorisation.

Malgré l’efficacité des projections, il aurait été bienvenu de développer davantage ce système qui offre beaucoup de potentiel, mais qui utilise tous ses moyens d’entrée de jeu. Pour l’heure et quart que dure le spectacle, il n’y a plus de réelle surprise visuelle. Par contre, le spectacle de ce collectif de la relève vaut le déplacement, il se démarque des productions où on présente de la fiction. Un spectacle intime, sans prétention où on peut cerner, sous un angle original, notre monde en constant changement.

27-01-2010

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