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High Water
Casteliers 2020
Spectacle pour tous, à partir de 5 ans
Vendredi 6 et samedi 7 mars 2020, 15h
Samedi 7 mars 11h
Sans parole

Tout commence par un aquarium de 190 litres, vide. L’eau monte et des objets entrent en scène : certains flottent, d’autres coulent, se dissolvent et disparaissent. Le monde minuscule ainsi créé subit une succession d’événements dramatiques forts, situations périlleuses, sauvetages ou abandons. Il s’agit d’une épopée historique sur l’histoire des civilisations remaniée par un marionnettiste et des trucages à deux sous.

Macromatter prend les choses au sérieux, mais pas trop! L’insatiable bricoleur multidisciplinaire Robert Leveroos, diplômé de l’École nationale de théâtre, conçoit des œuvres scénographiques qui intègrent art vivant, animation et objets fabriqués. Il souhaite frapper l’imaginaire et fausser la perception en explorant l’habituellement négligé, pour révéler quelque chose de profondément humain.


Co-création Robert Leveroos et Elysse Cheadle
Mise en scène  Elysse Cheadle
Interprétation Robert Leveroos


Crédits supplémentaires et autres informations

Conceptrice sonore et collaboratrice : Nancy Tam
Concepteur lumière : Jonathan Kim
Interprète sonore : Alex Mah
Dramaturgie : Kathleen Flaherty
Photo Ash Tanasiychuk

Techniques : marionnettes sur table, figurines, ombres et films d’animation

Durée 52 minutes

Billetterie en ligne
Adultes 22 $ Réduction 20 $ Enfants 16 $
PASSEPORT  220$ (billets pour tous les spectacles sauf CABAN– une réduction de 20% du prix régulier).
Nombre limité – passeport en vente jusqu’au 14 février 2020. Cliquez ici
Par téléphone 514 495-9944, poste 1
Achat en ligne Théâtre Outremont
Aucun frais de service
A: Adultes (13 ans +) | E: Enfants (12 ans et moins) | R: Réduction * | G: Groupes (10 + personnes)
* Membres AQM, étudiants, aînés 65 ans et +, acheteurs de trois billets de spectacles différents ou plus
Taxes et frais de billetterie inclus
Les clients qui auront acheté en ligne ou par téléphone des billets au tarif réduction devront présenter une carte d’identité avec photo à l'entrée de la salle de spectacle.

Production Macromatter (Vancouver) présenté en codiffusion avec OBORO


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Critique disponible
            
Critique

En eaux loufoques

Au Casteliers, mais aussi dans d’autres œuvres scéniques comme J’aime Hydro, l’eau constitue une matière aux fortes potentialités théâtrales. Présentée à Oboro, la production High Water de la compagnie de Vancouver Macromatter démontre avec un humour féroce que ce corps liquide ne reste pas du tout inodore ou insipide sous la gouverne du bricoleur multidisciplinaire Robert Leveroos.


Crédit photo : Ash Tanasiychuk

Avant le début de la représentation avoisinant les 45 minutes, l’artiste nous incite à avoir une attitude décontractée devant un exposé à des années-lumière de la pédagogique ronflante. Vêtu d’un costume d’excursion et portant des lunettes vertes fluorescentes, il manipule d’innombrables objets dans un aquarium de 190 litres, qui se remplit au fur et à mesure, avec ses doigts recouverts d’un vernis à ongles rose.

High Water baigne et nage donc dans des eaux fantaisistes irrésistibles.

Précédant la prestation, divers extraits de pièces musicales des plus éclectiques passant du classique (le début de la première suite Peer Gynt d’Edvard Grieg) à un extrait instrumental d’Águas de Março d’Antônio Carlos Jobim, ou encore la chanson traditionnelle irlandaise (The Water Is Wide). Plus tard, s’ajouteront des rythmes autant inspirés du techno qu’un vers d’oreilles pour les nostalgiques, le succès de Rupert Holmes de 1979, Escape (The Piña Colada Song) avec son solo d’instruments électroniques.

La démarche exposée peut évoquer celle du Théâtre de la Pire Espèce par sa manière comique de raconter une histoire et son habileté à façonner des images avec des matériaux du quotidien. Il y a même à un moment précis une courte séquence d’ombres chinoises qui apporte une touche onirique et mystérieuse à la proposition. Beaucoup de l’intérêt pour ce spectacle sans paroles repose sur les épaules (ou plutôt dans les deux mains agiles) du performeur qui semble s’amuser sans cesse des réactions de l’auditoire composé d’adultes et d’enfants. Avec son visage de gamin moqueur, ce dernier crée avec simplicité (aidé toutefois par une équipe ingénieuse) des petits tableaux qui alternent entre des passages féériques et d’autres un peu plus graves, contemplatifs sur notre du monde. De petits pots pour le jardinage, des assiettes en aluminium, une petite grenouille en plastique (nous laissant presque croire qu’il s’agit d’un véritable amphibien), une boîte en styromousse, des ballons qu’il gonfle et qu’il s’amuse même à crever… Tous ces accessoires (et bien d’autres) se succèdent dans une ambiance rythmée et parodique. Même la fameuse cassette (pour les adeptes du Walkman des années 1980-1990) se pointe le bout du nez.   

Soulignons la qualité des éclairages de Jonathan Kim qui surprennent par leurs effets visuels, entre autres féeriques surtout lorsque la couleur mauve se met de la partie ou encore imprégnés d’une certaine conscience écologique lorsque les lumières plongent dans le vert ou le jaune peu avant la fin.

Autre scène mémorable : l’acteur-manipulateur dépose une série de boules de diverses couleurs dans l’aquarium remplie d’eau avant d’allumer des bougies d’anniversaire. La production touche presque au domaine de la science.

Par ailleurs, en revêtant une veste à capuchon dans le style rappeur, en mettant des lunettes de plongée ou en soufflant dans une paille avec un sourire en coin, Robert Leveroos réussit tout autant à capter sans cesse attention.

High Water baigne et nage donc dans des eaux fantaisistes irrésistibles.
07-03-2020

OBORO
4001 rue Berri, Studio 1
514-844-3250