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Carrefour international de théâtre - Du 22 mai au 1er juin 2013, 19h, 2 juin 2013, 15h
IcaroLes Reines
En français
Texte Normand Chaurette
Mise en scène Frédéric Dubois
Avec Anne-Marie Côté, Laurie-Ève Gagnon, Marie-Hélène Lalande, Joanie Lehoux, Valérie Marquis, Édith Patenaude

Londres, 1483. Dans une tour du palais royal, pendant qu’une tempête sévit et que le roi Édouard agonise, six femmes courent dans tous les sens, se cachent, se dévoilent, s’épient, se cajolent et s’entre-déchirent, se disputent le trône, pactisent et règlent leurs comptes. Reines shakespeariennes réunies dans un même espace-temps, elles ont de douze à quatre-vingt-dix-neuf ans et elles naviguent dans l’histoire de la couronne d’Angleterre avec pour esquif le verbe flamboyant du grand dramaturge québécois Normand Chaurette. Et c’est dans un lieu patrimonial d’inspiration médiévale de la ville de Québec, la Tour Martello du Faubourg Saint-Jean-Baptiste, que résonneront leurs mots, leurs pas et leurs passions, portés par quelques-unes de nos plus brillantes jeunes comédiennes.

Depuis la formation de leur compagnie en 2007, Les Écornifleuses rêvaient de se colleter à ces extraordinaires personnages féminins et à ce texte qui semble taillé sur mesure pour elles. Après l’énorme succès public et critique de Cinq filles avec la même robe et de Barbe-Bleue, le non moins réussi Absence de guerre a valu à Édith Patenaude, comédienne, auteure et directrice artistique de la compagnie, le prix de la meilleure mise en scène octroyé par les Prix d’excellence des arts et de la culture 2012.


Section vidéo
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Éclairages et direction technique Charlotte Legault
Régie Olivier Bourque
Costumes Yasmina Giguère 
Maquillages / coiffures  Marilou Bergeron
Environnement sonore Mériol Lehmann
Répétitrice Alexandrine Warren
Photo Philippe Jobin

Durée : 1h15

Tarif régulier : du 40$ à 51$
Foubrac : 29$
Accro : 33,50$
Béguin : 38$

En parallèle
Rencontre avec l'équipe de Les Reines, le vendredi 24 mai 20h15, sur place

Production Les Écornifleuses, avec la participation du Théâtre des Fonds de Tiroirs


CarrefourTour Martello 4
Les personnes à mobilité réduite ne peuvent malheureusement assister au spectacle
Sur la rue Lavigueur, Faubourg Saint-Jean-Baptiste
Billetterie : Carrefour - 418-529-1996 - 1 888 529-1996
Adresse : 369, rue de la Couronne, 4e étage, billetterie en ligne

 
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 Critique
Critique

par Geneviève Décarie


Crédit photo : Annie Macfhay

Au sommet de la tour Martello 4, la pièce Les Reines nous fait vivre une vive immersion, mais ne charme pas totalement.

1483, le roi Édouard est au seuil de la mort pendant qu’une tempête de neige fait rage sur la ville. Dans une des tours du palais, six reines s’affrontent, se déchirent et se livrent à des jeux de pouvoir.

L’idée de présenter ce texte dans une ancienne tour de défense militaire datant de près de 200 ans dans le Faubourg Saint-Jean-Baptiste est une idée originale qui séduit.  Tout au long du spectacle, on se croit réellement à une autre époque. Nul besoin d’une imposante scénographie lorsque l’on jouit d’un espace de jeu ancestral. Les comédiennes s’exécutent dans un air de jeu restreint, à l’avant. Des miroirs ont été accrochés pour que les spectateurs puissent voir le jeu d’acteur sous différents angles, ce qui accentue également le jeu des comédiennes en démontrant davantage le double jeu et l’hypocrisie de certains des personnages. Cependant, le décor, aussi somptueux soit-il, n’est pas fait pour accueillir une pièce de théâtre. Or, les spectateurs voient leur vision obstruée, peu importe leur emplacement, par une énorme colonne leur coupant la vision. Une faiblesse que même les miroirs accrochés n’ont pu pallier. On se retrouve donc bien souvent le coup étiré, cassé pour tenter de voir ce qui se déroule devant nous.

Malgré l’ambiance shakespearienne régnant tout au long de la pièce, il ne faut pas s’attendre à voir des costumes de cette époque. Minimalistes et colorés, les costumes des comédiennes – jupes, chandails et pantalons - reflètent la personnalité de chacun des personnages, efficaces et adaptés à l’espace de jeu. On accepte cet anachronisme pour se laisser emporter par l’histoire.

Le jeu des six comédiennes est particulièrement bien articulé et on oublie leur âge véritable pour leur donner 12 ans ou même 90 ans. Cependant, le jeu n’est pas toujours égal et certaines comédiennes laissent brièvement ressortir leur accent québécois au travers du texte, livré en français soutenu. Ce qui peut devenir parfois agaçant à l’oreille, puisque d'autres maintiennent le niveau de langage à la perfection.

La pièce Les Reines est un texte fort et magnifique, mais l’histoire des jeux de pouvoir et des bassesses entre reines devient vite difficile à suivre. L’attention du spectateur est bien soutenue, mais un seul moment d’inattention peut faire perdre le fil. D’un côté, cela reflète bien l’ère et l’ambiance dans lesquelles la pièce est située. Ce 1h25 d’immersion au XIVe siècle est tout compte fait un excellent divertissement et surtout, un bon investissement pour quiconque veut voir du théâtre ailleurs… qu’au théâtre.

25-05-2013