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L'hôpital des poupées
4 à 8 ans
4 avril 2020, 11h

Lorsqu’on est tout petit, on a tous un objet préféré. Pour Dominique, c’est Rose, cette poupée favorite qu’elle traîne partout et qui, en fait, est bien plus qu’un simple jouet. Rose est l’amie et la confidente de Dominique, celle avec qui elle s’amuse et avec qui elle tente de comprendre le monde qui l’entoure. Inspirée librement du roman philosophique pour enfants The Doll Hospital d’Ann Margaret Sharp, la pièce de Nuages en pantalon aborde le quotidien d’une enfant attachante qui apprend progressivement à quitter le monde de la fable pour s’aventurer dans le monde réel.


Auteure de l'oeuvre originale Ann Margaret Sharp
Adaptation du scénario Claudia Gendreau, Isabelle Hubert et Jean-Philippe Joubert
Texte Isabelle Hubert
Mise en scène Jean-Philippe Joubert
Interprétation Mélissa Merlo, Nicolas Drolet et Sonia Montminy


Crédits supplémentaires et autres informations

Régie de plateau Virginie Leclerc ou Marie McNicoll
Conception de l'espace, des costumes et des accessoires Claudia Gendreau
Conception sonore Nicolas Jobin
Conception des éclairages Jean-Philippe Joubert

Durée 60 minutes, sans entracte

Septième édition de cette délicieuse activité familiale qu’est le brunch-spectacle! Commencez la journée en savourant un bon petit-déjeuner ($) avant d’assister à un spectacle gratuit : **L'Hôpital des poupées et **Un orteil dans le vide.

Production Nuages en pantalon - compagnie de création


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Critique disponible
            
Critique

Lire en complément la critique de David Lefebvre lors de la création de la pièce au Théâtre jeunesse Les Gros Becs (Québec), publiée à l'automne 2017

Pour sa nouvelle création, la compagnie Nuages en pantalon présente une adaptation du récit philosophique The Doll Hospital, d’Ann Margaret Sharp. L’auteure Isabelle Hubert, la scénographe Claudia Gendreau et le metteur en scène Jean-Philippe Joubert ont travaillé ensemble pour transposer le texte américain pour le jeune public québécois.


Crédit photo : Vincent Champoux

Dominique et sa poupée Rose sont les meilleures amies du monde. Elles font tout ensemble et n’ont aucun secret l’une pour l’autre. Lors d’une ballade en vélo qui tourne mal, Rose a la tête brisée et doit passer quelques jours à l’hôpital des poupées. Dominique se retrouve donc seule pour faire face à la dureté du réel et à l’absence de réponses à ses questionnements existentiels : d’où viennent les idées? Où était Rose avant le magasin de jouets? L’esprit critique de Dominique se développe tout à coup. Soudainement, elle se rend compte que certaines explications de ses parents ne sont que des échappatoires pour camoufler leur méconnaissance des choses. Elle s’aperçoit que, comme la manette de Nintendo de son frère Olivier, sa poupée Rose n’est faite que de plastique et de tissu. Ce sont les idées de Dominique qui remplissent la tête vide de la poupée.

Mais si les réflexions de Dominique témoignent de manière intéressante d’un moment charnière de la désillusion propre à l’enfance, c’est surtout sur le plan visuel que L’hôpital des poupées se démarque. La scène est totalement dépouillée, pour laisser toute la place à la relation entre la jeune fille et sa poupée. Or, le mur du fond de la scène cache un ingénieux dispositif qui permet de faire glisser des éléments de décor aux moments opportuns : un vélo (ainsi qu’un magnifique casque rouge pompier), un siège d’auto, ou encore un lit. Plusieurs fenêtres cachées dans le mur s’illuminent aussi parfois pour dévoiler des accessoires ou pour marquer la présence d’une dizaine de personnages secondaires. Ces personnages – le père, la mère, le frère, les amis de la garderie – apparaissent toutefois décomposés, en plus d’être tous incarnés par le même comédien, Nicolas Drolet. Sur le chemin de l’école par exemple, seules une main sur le volant d’une voiture et une voix hors champ laissent deviner la présence de la mère de Dominique. De la même manière, on voit la tête du père parler à sa fille dans une fenêtre en haut du mur alors que sa main qui tient un verre de jus apparaît tout en bas. C’est que Nicolas Drolet peut compter sur la complicité anonyme d’une autre interprète, Sonia Montminy, pour créer des effets ludiques et très réussis. Le fait que la comédienne n’apparaisse à aucun moment durant le spectacle fait en sorte de préserver le mystère du dispositif chez les enfants tout en ajoutant une touche magique à la représentation. À un seul moment, le mur s’ouvre pour faire place à l’hôpital des poupées, un lieu envahi de jouets qui semble se prolonger sur deux étages si on en croit l’escabeau sur lequel le « médecin » est juché lorsque Dominique vient lui confier Rose. La représentation de cet hôpital constitue un refuge de rêve pour n’importe quel enfant.

Pour finir, Mélissa Merlo incarne Dominique avec une grande crédibilité. Et par la force des choses, elle prête aussi sa voix à Rose. La comédienne donne au personnage de la jeune fille une assurance à laquelle aspirent les enfants qui assistent à son histoire. Tous y ont trouvé leur compte. Si les plus vieux semblaient interpelés par la quête identitaire de Dominique et par les épreuves qu’elle traversait, les plus jeunes semblaient davantage fascinés par les trouvailles scénographiques du spectacle.

17-02-2018

La TOHU
2345 Rue Jarry E,
Billetterie : 514 376-TOHU (8648) - www.tohu.ca

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Dates antérieures (entre autres)

19 et 26 novembre 2017, Les Gros Becs
14 février au 4 mars 2018, Maison Théâtre