La Société Supérieure de Théâtre Dehors de Montréal présente : Hamlete, Princesse de Danemarquia, les 19, 20, 21, 26, 27 et 28 août prochains à 21 heures dans la cour du sculpteur Armand Vaillancourt, au 4211 de l’Esplanade, coin Rachel. Le prix d’entrée est de 15 $.

Librement inspirée du chef-d’oeuvre de Shakespeare, la pièce Hamlete, Princesse de Danemarquia est écrite par Benoit Desjardins, diplômé de l’École Nationale de Théâtre du Canada, programme d’interprétation de 2003.

« Hamlete, Princesse de Danemarquia est un délire qui parle de l’histoire d’Hamlet avec une langue québécoise à 100 % bio et le public est appelé à y participer. C’est une tribune qui témoigne que l’histoire se répète, que l’amour est notre plus grande vertu, que la soif de pouvoir et de vengeance continue de battre les records et que les histoires s’inspirent de la réalité des hommes» a conclu Benoit Desjardins.

LA PETITE HISTOIRE D’HAMLETE
Benoit et Silène Beauregard, sa partenaire de vie et complice artistique, rêvent d’un théâtre axé sur le plaisir de jouer ensemble, où les besoins financiers sont réduits au minimum et le plaisir, exploité au maximum. Un théâtre pauvre, un théâtre bidonville où la troupe fabrique ses costumes avec des matériaux recyclés. Un spectacle qui se joue en plein air. C’est ainsi que la balle est lancée. Ils montent Hamlete à Montréal sans un sou.

Une société de 11 acteurs de Montréal -- Marcelo Arroyo ; Erwin Weche ; Sharon Ibgui ; Julie Gagné ; Julie Blondeau ; Milane Ricard ; Daniel Desjardins ; Valérie Dumas ; Geneviève Maynard ; Caroline Gendron et Éric Violette -- se sent interpellée par le projet. Anne-Marie Dumas se joint à l’équipe comme directrice de production; Johanne Cousineau aux communications et à la conception publicitaire; Geneviève Maynard prend l’aspect syndical en mains et Silène Beauregard, l’aspect scénographique.

C’est en se baladant sur le Mont-Royal que Benoit découvre une merveilleuse cour. Curieux, il apprend qu’elle est habitée par le célèbre sculpteur Armand Vaillancourt. Sa directrice de production prend le taureau par les cornes et communique avec l’artiste. Armand Vaillancourt est enchanté par le projet et l’invite à visiter de plus près les lieux. Hamlete sera désormais jouée dans sa cour. Armand Vaillancourt leur ouvre les portes de son royaume et leur prête son atelier de création pour répéter et jouer. La magie du théâtre opère.

Hamlete, Princesse de Danemarquia par Benoit Desjardins
Les 19, 20, 21, 26, 27 et 28 août prochains à 21 heures dans la cour du sculpteur Armand Vaillancourt, au 4211 de l’Esplanade, coin Rachel.
Réservation : (514) 526-7570
Coût d'entrée 15$
Avec Marcelo Arroyo ; Erwin Weche ; Sharon Ibgui ; Julie Gagné ; Julie Blondeau ; Milane Ricard ; Daniel Desjardins ; Valérie Dumas ; Geneviève Maynard ; Caroline Gendron et Éric Violette

 

par Julie Lacasse

Dans la cour à Vaillancourt

On arrive devant de grandes portes en fer forgé, fermées, une foule d’une trentaine de personnes qui attendent l’ouverture du portail de la cour, gracieuseté généreuse du sculpteur Armand Vaillancourt.

C’est la nuit, c’est dehors, il y a des lumières blanches de Noël dans les grands arbres de la rue de l’Esplanade et on attend qu’il se passe quelque chose.

Le metteur en scène s’avance avec la troupe déguisée. 1ère partie : générique.
Debout sur une caissette de bois, il raconte les événements qui ont donné vie à cette pièce. Mais c’est une surcharge, ce n’est pas nécessaire. Quand on fait du théâtre sans le sou, dire qu’on le fait sans le sou ressemble à de la justification. Ce n’est pas grave si on n’a pas de programme, ça fait moins de papier gaspillé.

2e partie : l’adaptation québéco-féminine de Hamlet, version raccourcie pour notre plus grand plaisir. Alors pour résumer le résumer, c’est Hamlete, princesse de Danemarquia qui rencontre le spectre de son père mort depuis peu. Celui-ci lui confie que son propre frère l’a lâchement assassiné pour prendre possession du trône et de l’épouse et demande à sa fille de le venger. Ce qu’elle fait en faisant jouer par deux humoristes-comédiennes (moment très amusant de la pièce, merci aux deux comédiennes), une scène de théâtre pour le mariage de sa mère et son oncle. Cette pièce dévoile le meurtre au grand jour et tout le monde meurt dans un bain de sang et de poison.

C’est drôle, amusant. On aurait pu pousser plus loin. Mais tout de même, il y a de très bonnes idées et quelques trop rares délires, comme le spectre, marionnette métallique qui apparaît sur le toit de l’édifice. Dans un théâtre de 4 sous, dans un théâtre pauvre, on peut se permettre toutes les folies du monde et là, on gardait un peu trop de sérieux à mon goût. Mais il faut croire que ce n’est pas donné à tous de pouvoir jouer sans garniture du tout, pour le plaisir de jouer comme des enfants (ce qui aurait dû être le cas selon mon humble avis).

J’ai eu un peu l’impression d’être dans le film Jésus de Montréal, quand ils présentent leur pièce sur le Mont-Royal. Une petite foule qui déambule au fil des saynètes, ce qui n’était pas désagréable du tout dans cette belle cour. Et je me suis demandé ce qu’aurait été le résultat si le lieu avait été plus conventionnel. Je pense que ça aurait manqué de magie. Quelque fois, il vaut peut-être mieux investir en temps ce qu’on n’investit pas en argent… Ainsi les personnages sont mieux rodés et les folies plus percutantes.

On peut aller voir cette troupe d’anciens de l’École Nationale pour visiter un Hamlet nouveau, pour rigoler en s’assoyant sur l’asphalte et profiter du décor fantaisiste. Les jours de pluie, on joue quand même alors mettez vos caoutchoucs et vos impers! (Ça doit être chouette sous l’orage…).