Mon(Theatre).qc.ca, votre site de théâtre
Noir
Du 22 janvier au 9 février 2019

Québec, cœur du 20e siècle. Au fond d’une forêt, des êtres humains sont perdus dans une Histoire qui les dépasse; ils sont manifestement encombrés par un cadavre. Perdus, captifs, grotesques, ils sont aussi observés. Un seul témoin, condamné à devenir bientôt aveugle, les regarde pour peut-être, un jour, tout rapporter.

À l’intersection hautement improbable du burlesque et de la mélancolie, Noir fouille et profane les mécanismes du polar, car il existe encore plus grand et plus vaste que la peur de la mort : l’absurdité de l’existence, les désirs inassouvis et la solitude.

Noir constitue la troisième collaboration entre Jérémie Niel et Evelyne de la Chenelière, après Tentatives (2009) et La concordance des temps (2013), une adaptation du roman d’Evelyne publié chez Leméac. Complices depuis plus de dix ans, les deux artistes attendaient avec impatience le moment pour se retrouver une nouvelle fois sur une scène de théâtre.


Script-édition Evelyne de la Chenelière
Scénario Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière, Justin Laramée et Jérémie Niel
Mise en scène Jérémie Niel
Avec Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière, Justin Laramée, Stefania Skoryna et les voix de Jeanne Chaumont-Goneau et de Loula Ospina-Kirouac


Crédits supplémentaires et autres informations

Assistance à la mise en scène Jonathan Riverin
Costumes Laurence Mongeau
Lumière Régis Guyonnet
Conception sonore Sylvain Bellemare
Scénographie Simon Guilbault et Jérémie Niel
Effets spéciaux Olivier Proulx
Maquillages et coiffures Véronique St-Germain
Accessoires Karine Galarneau
Spatialisation et sonorisation Jean-Sébastien Côté
Régie Pierre-Olivier Hamel
Direction de production Émilie Martel
Direction technique Rebecca Brouillard

Les mardis et vendredi 19h, mercredis, jeudis, 20h, samedis 16h

TARIFS

Avant la première 26$
En prévente jusqu’au soir de la première représentation de chacun des spectacles. Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.

À compter de la première 36$
Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.
2 pour 1 : 36$
Les samedis à 16h, selon les disponibilités. Pour en bénéficier, présentez-vous au guichet à partir de 15h.

Plusieurs tarifs spéciaux et pour les groupes disponibles

Les tarifs peuvent varier pour les spectacles en accueil, les supplémentaires, les événements spéciaux et les productions en extra à la saison

TARIFS SPÉCIAUX

Abonnement complice : 3 spectacles ou + : 26$/spectacle
Perdre le nord - 18$ (Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.) // 3 lectures 45$
Notre bibliothèque - À vos livres10$ (Prix au guichet. 3$ supplémentaire par téléphone ou sur le web.)

 

ACTIVITÉS PARALLÈLES

Les discussions

Curieux, passionnés ou timides, vous êtes attendus juste après la représentation pour converser avec Olivier Kemeid et les artistes de la pièce à laquelle vous venez d’assister. Découvrez les anecdotes, mystères et réflexions qui ont jalonné le parcours créatif du spectacle.

Mardi 29 janvier 2019, après la représentation

____

Les 5 à 7 du vendredi

Dans l’ambiance d’un 5 à 7 bien décontracté, célébrez la fin de la semaine et échangez avec artistes, amis et collègues à la bonne franquette. Et si l’esprit est vif et aiguisé, mais que le ventre est vide, l’équipe du Quat’Sous vous propose quelques petites gourmandises à grignoter.

Tous les vendredis, les soirs de représentations

Une production de Pétrus, en codiffusion avec le Théâtre de Quat’Sous


______________________________________
Critique disponible
            
Critique

Objet insolite, mais non moins intrigant que cette production anxiogène de la compagnie Pétrus. Noir, la création signée à quatre mains par Christian Bégin, Evelyne de la Chenelière, Justin Larramée et Jérémie Niel, prend des allures de huis clos étouffant sur la scène du Quat’sous.




Crédit photo : Fabrice Gaétan

Dans la pénombre d’une forêt sombre et dense, quelque part entre la 1re et la 2e Guerre mondiale, quatre personnages, trois vivants, une morte, semblent pris au piège de la noirceur. On ne discerne d’abord que leurs silhouettes, les traits de leurs visages avalés par les ombres. Ce qu’ils font là, les événements qui ont précédé leur arrivée dans cette clairière, on en saura très peu et par bribes décousues.

C’est par leurs halètements quasi charnels que se font entendre les personnages; les vivants transportant la morte au milieu d’une forêt où, effrayés, essoufflés, ils se consument de haine ou de mépris. Le souffle hachuré des personnages, les brindilles et la terre qui craquent sous leurs chaussures, et les bruits de la forêt, lointains ou très proches... Dans ce théâtre aux allures de polar, tout passe par l’excellente conception sonore de Sylvain Bellemare, lui-même issu du milieu du cinéma.

Dans ce théâtre aux allures de polar, tout passe par l’excellente conception sonore de Sylvain Bellemare, lui-même issu du milieu du cinéma.

La mise en scène de Jérémie Niel mise tout sur cet environnement « bruyant » où chaque respiration est amplifiée, tout en jonglant avec une partition faite de répliques éparses dans laquelle ce qui est tu en dit beaucoup plus que ce qui est dit. Ces personnages, qui s’arracheraient volontiers la tête, n’ouvrent que peu la bouche sinon pour s’accuser ou se mépriser à mots de moins en moins couverts. Ce décor, cette forêt, vibre de vie alors que ce qu’on a sous les yeux, c’est la saleté, les secrets et la mort. Niel prend le parti d’exposer leur noirceur dans une noirceur encore plus grande et un silence exacerbé par la présence accusatrice du cadavre d’une jeune femme. Un corps qu’on trimballe comme un morceau de viande et qu’on considère aussi peu. Ils sont lâches, ils ont peur, ils haïssent, désirent ou dévorent, comme des bêtes.

L’exercice est singulier et très formel : il n’est pas facile d’embarquer émotionnellement dans la proposition. Dans une salle de théâtre où l’on se rend pour voir la nature humaine sous une loupe, on aimerait comprendre avec plus de clarté la direction où les auteurs voulaient nous emmener, comprendre les motivations des personnages... Et pourtant, le paysage sensoriel qui se dessine grâce aux moindres sons captés par les micros et au fond sonore de la forêt, composé d’une multitude de petits bruits, nous catapulte là, sous les arbres, contre le bois qui pourrit, l'urine qui imbibe la terre, l’odeur de la mort et de la peur.

La production, à l’esthétique fascinante, ne ressemble à rien de ce qui se fait actuellement sur nos scènes. Pour l’exploration sonore de cette mélasse épaisse de mépris dans laquelle s’engluent les personnages tout sauf sympathiques, Noir vaut amplement la curiosité qu’elle suscite. Mais en fin de compte, bien qu’au cœur de cette forêt sans issue, on a l’impression de demeurer en périphérie.

28-01-2019


 

Quat'Sous
100, ave. des Pins Est
Billetterie : 514-845-7277

Facebook Twitter Instagram Youtube