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Du 17 au 25 février 2017
Les grand-mères mortes, une fête
pour les 9 à 14 ans
Une création de Karine Sauvé en collaboration avec Nicolas Letarte et David Paquet
Texte David Paquet et Karine Sauvé
Avec Nicolas Letarte et Karine Sauvé

Elles semblent plutôt très vivantes, ces trois grands-mères disparues, dans cette fête bricolée pour leur rendre un hommage affectueux ! L’artiste multidisciplinaire Karine Sauvé recrée de façon éclatée l’histoire de sa grand-maman Thérèse et de ses deux vieilles amies, Lucille et Simone, à l’aide d’anecdotes pleines de tendresse et d’humour, et d’objets les symbolisant : un manteau de fourrure, des chaussures à talons hauts, des perruques suspendues et autres trouvailles amusantes.

UN SANDWICH CONTRE UN CÂLIN
Les souvenirs reliés à ces trois adorables vieilles dames sont au cœur d’une performance théâtrale remplie d’affection, de moments d’humour et de passages enlevés, rythmés par des musiques jazz, rock, technos et metal qui déménagent. Tout est en place pour créer une fête chaleureuse et fougueuse qui célèbre la douceur de nos relations avec nos grands-parents. Voici le temps d’échanger avec grand-mère un sandwich contre un câlin de 20 secondes minimum, parce que c’est le temps qu’il faut aux endorphines pour agir.

Tout comme les enfants avec qui elle en a discuté, Karine Sauvé prend plaisir à inventer des rites qui réactivent la mémoire des êtres chers disparus afin d’apprivoiser les craintes secrètes que nous partageons tous. Le spectacle propose donc de célébrer en musique, en folies douces et par le biais de petits autels de fortune le souvenir d’une personne que nous avons aimée.


Scénographie et installation : Karine Sauvé
Musique : Nicolas Letarte
Éclairages : Thomas Godefroid
Direction de production et régie : Manon Claveau
Direction technique : Amélie-Claude Riopel
Conseils à la scénographie : Julie Vallée-Léger
Conseils artistiques : Maude Labonté et Sylvie Cotton

Durée 55 minutes

Une création de Mammifères


Maison Théâtre
245, rue Ontario Est
Billetterie : 514-288-7211

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Dates antérieures (entre autres)

2014 - Aux Écuries
Du 22 au 27 novembre 2016, Les Gros Becs

 
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Critique

critique publiée en 2015


Crédit photo : Crédit photo : Patrick La Roque

Après deux ans de résidence aux Écuries et un bref passage au festival Coups de théâtre, Les grands-mères mortes, de la compagnie Mammifères, prend enfin son envol dans la métropole.

Si le titre fait naître points d’interrogation dans le regard et haussements de sourcils, ne vous laissez pas pour autant rebuter par le spectacle, car cette « fête bricolée avec amour par deux vivants » est à la fois drôle, intelligente et touchante. Pour tout dire, Les grands-mères mortes vibre d’un amour grand et fort qui vous réconciliera presque avec la mort, celle qui s’invite quand on s’y attend le moins.

Loin d’être une production déprimante, Les grands-mères mortes chante la vie de trois charmantes vieilles dames et leurs petits bonheurs (danser, cuisiner, s’habiller chic pour regarder des documentaires animaliers à la télé…). Notre hôtesse, Karine Sauvé, nous convie à une célébration de la vie tout en respect et en sensibilité. Elle s’adresse directement au public pour mieux raconter cette relation de tendresse et d’amitié qu’elle partageait avec les vieilles dames. « C’est quoi la mort? » demande-t-elle dès le début. Une question à laquelle le spectacle répond de très belle manière : la mort est une somme de souvenirs, de petits et grands moments qui continuent de vivre en nous même après la disparition des êtres aimés. Sur scène, les trois chaises qui symbolisent les trois disparues sont peu à peu habitées, transformées, par ces souvenirs.

En musique et en chansons, Karine Sauvé et le musicien Nicolas Letarte nous font faire la connaissance de Lucille, qui échange des sandwiches insolites contre des câlins, de l’élégante Simone aux souliers blancs à talons hauts, et de grand-mère Simone, qui aime par-dessus tout danser. Avec quelques micros et des objets hétéroclites, les deux artistes créent par petites touches un univers sonore fascinant qu’ils émaillent de chansons tantôt très rythmées, à la guitare électrique notamment, tantôt plus douces, comme des ballades.

Même les objets racontent des souvenirs. Pour la jeune femme, la mort de Simone se définira toujours en trois mots : talons hauts blancs, comme ceux que portait la vieille dame. Quand ce ne sont pas les objets ou les sons qui évoquent la joie de vivre de ces chères disparues, ce sont les textures : tulle, pain tranché, pâte à modeler, terre, chevelure… Le spectacle a un côté ludique réjouissant et joue avec les sens du toucher et de l’ouïe auquel se mêle celui de l’odorat quand le récit évoque tous les étages d’odeurs traversés pour se rendre au logement de Lucille.

Les grands-mères mortes est une belle et touchante célébration de la vie, un hommage à ceux qui ont traversé notre existence. « La mort, ça réveille! » chante la jeune femme sur scène, et en effet, on se sent particulièrement et joyeusement vivant après avoir vu spectacle. La fête donnée Aux Écuries jusqu’au 21 mars est de celle qu’on ne veut pas manquer!

13-03-2015